Lieutenant Jean-Marc

30 ans de service, Officier Adjoint dans un escadron de reconnaissance et d’intervention

Mon parcours débute il y a 30 ans, en 1988, comme appelé du contingent à l’escadron d’éclairage divisionnaire n°5 alors stationné à Kaiserslautern avec le 5e régiment de cuirassiers. Je poursuis l’année suivante comme volontaire service long avant d’être engagé au grade de maréchal-des-logis. Après la dissolution du 5e Cuirs en 1992, j’effectue mon premier séjour de 2 ans à Dakar au sein du 23e BIMA (Bataillon d’Infanterie de Marine) comme chef de bord AML 90.

Je rejoins la France en 1994, au 5e Régiment de Dragon au Valdahon au sein de l’escadron d’éclairage divisionnaire n°27 (les troupes de montagne). D’abord comme chef de patrouille, puis adjoint au chef du peloton RASIT (Radar de surveillance des intervalles), je réalise un premier déploiement au Kosovo en 1999. J’ai la chance de poursuivre à la tête de mon peloton d’éclairage et de vivre une projection en Guyane au sein du 3e REI en 2001 et une nouvelle mission au Kosovo en 2003. Ces années de chef de peloton seront très denses mais resteront des moments inoubliables de partage et de fraternité avec mes Hommes.

Après 9 ans au Valdahon, j’obtiens ma mutation à l’École de Cavalerie à Saumur. Occupant le poste de commandant de brigade en charge de l’encadrement des jeunes sous-officiers CT1 dans le domaine de la recherche blindée, je m’investis en parallèle dans la mise en place et la conduite des formations d’adaptation et d’éclairage au profit des sous-officiers fantassins. L’objectif étant que les sous-officiers de l’infanterie en formation à Saumur puissent acquérir des connaissances dans le domaine de la reconnaissance régimentaire. La création de cette formation particulière me permet de transmettre mon expérience et d’être au contact des jeunes. En 2010, je suis projeté sur l’opération Épidote en Afghanistan et participe à la formation de l’armée afghane dans le domaine blindé. Mon passage par Saumur me permettra aussi d’obtenir mes qualifications pour devenir sous-officier renseignement en corps de troupe.

En 2012, je quitte l’école de cavalerie pour rejoindre un régiment des forces et j’arrive au 12e régiment de cuirassiers. Poussé par l’envie de toujours me remettre en question et de progresser, je me présente aux épreuves de sélection professionnelles (ESP) que je réussis. Deux ans après, je suis nommé par mes pairs Président des Sous-Officiers du régiment. Un rôle important qui m’a beaucoup apporté humainement et qui m’a permis de conseiller et d’aider les plus jeunes. Grâce à mes fonctions de sous-officier renseignement, je suis également projeté à 3 reprises avec mon régiment : en Afghanistan en 2013, puis au Mali en 2014 et enfin au Liban en 2016.

En juillet 2016, je suis promu au grade de lieutenant et reprend ma casquette de chef de peloton de reconnaissance et d’intervention. À la tête de mes Hommes je suis à nouveau engagé au Mali sur l’opération Barkhane pendant l’hiver 2017-2018. Aujourd’hui, je suis officier adjoint de l’escadron de reconnaissance et d’intervention et je poursuis mon parcours avec toujours autant de passion.

Parmi toutes ces missions, celles qui m’ont le plus marquées seront certainement ma première projection comme chef de peloton en Guyane où j’ai conduit mes hommes au centre d’entraînement en forêt équatoriale (CEFE) ainsi que mon expérience en tant que PSO au 12e RC.

Après 30 ans de service, ce sont la passion et la fierté de réaliser un métier pas comme les autres qui m’animent encore. J’ai toujours l’envie d’apprendre et de transmettre aux plus jeunes. Je pense être un bon exemple de « quand on veut, on peut ». Dans l’armée de Terre, celui qui se retrousse les manches et qui se donne les moyens de réussir peut réaliser de grandes choses et avoir une très belle carrière.

 

Adjudant-chef Mélanie

22 ans de service, Adjoint au RRH – Chef de cellule du groupe RH – Référent mixité.

Attirée par les valeurs de l’armée qui m’ont été inculquées par mon grand-père, ancien combattant d’Indochine, je me porte volontaire le 1er décembre 1996 pour effectuer mon service national à l’ENTSOA (École nationale technique des sous-officiers d’active) à Issoire.
24 mois après, confortée par cette expérience, je signais un contrat d’engagé volontaire. Occupant le poste de traitant des effectifs à l’ESAM (École Supérieure d’Application du Matériel) à Bourges, je suis guidée avec bienveillance par mes chefs qui m’ont rapidement poussée à évoluer en grade. En 2000 je rejoins donc l’Ecole nationale des sous-officiers d’active à Saint-Maixent et obtiens mon galon de maréchal-des-logis.

La mobilité liée à mon nouveau grade me permet de rejoindre le 2e régiment de dragons à Fontevraud en 2001. L’armée de Terre vient de créer les postes de sous-officier RH dans les unités élémentaires. Cela permet d’apporter une « RH de proximité » et ainsi d’être un appui au commandant d’unité, mais également d’être au plus près de chacun et répondre à leurs interrogations liées à leur parcours militaire.

En 2005 je suis mutée à Thierville sur Meuse au 1er-2e régiment de chasseurs. Après plusieurs années comme traitant RH au sein d’un escadron, un poste de traitant discipline se libère à la chancellerie du régiment. Motivée par le challenge que représentait ce poste, j’ai rapidement postulé et j’ai pu appréhender de nouvelles thématiques différentes du domaine RH. La gestion des dossiers de discipline nous place comme conseiller technique auprès de nos chefs. Nous devons nous assurer que les textes règlementaires soient bien respectés pour éviter tout vice de forme dans la procédure et la graduation de sanction. Lors d’évènements graves ou d’accidents, nous devons rechercher des informations dans des délais restreints afin de proposer un rapport d’événements précis et exhaustif au commandement. Ce poste m’a notamment appris à être extrêmement rigoureuse et précise dans la gestion de dossiers parfois délicats. J’ai également enrichi mes connaissances au contact de divers interlocuteurs à l’extérieur du régiment.

« En opération au Liban, j’ai été beaucoup sollicitée en tant que femme pour diverses actions au contact de la population.»

En octobre 2008, je suis projetée sur ma première opération au Liban où j’y ai découvert un pays, une culture et une mission qui reste délicate. Le métier de soldat à proprement parler prend alors tout son sens en opération : c’est la raison d’être de tout soldat et c’est ce qui justifie son entrainement et sa préparation au quotidien. Cette projection sur l’opération Daman est enrichissante et me permet de participer à des patrouilles et des missions avec les soldats de la force, malgré mon poste « administratif » à la chancellerie. Mon statut de femme m’a permis également d’être régulièrement engagée au profit des actions de communication et favoriser le contact avec les populations locales. Nous avons aussi organisé la visite du président de la République, monsieur Nicolas Sarkozy, lors des traditionnels vœux aux Armées. Cette visite a été un des moments marquants du mandat puisqu’il a demandé la mise en place d’une logistique importante et il nous a offert l’opportunité de rencontrer directement le président de la République.

Après 4 ans à la chancellerie, je retourne dans mon cœur de métier de traitant RH en unité de commandement et de logistique avant d’être mutée en 2013 au 12e régiment de cuirassiers au sein du groupe RH régimentaire. Directement positionnée sur le poste d’adjoint au RRH, j’ai obtenu la confiance de mes chefs qui m’ont confié d’emblée de grandes responsabilités. Aujourd’hui je continue de guider les acteurs RH du régiment et d’assurer le suivi et la gestion des militaires et des personnels civils du régiment.

« La politique RH est un vrai défi où il faut atteindre sans cesse des objectifs fixés dans le recrutement,
la formation, l’employabilité et la reconversion. »

Ce métier me passionne car il m’offre une grande autonomie au quotidien, me permet de traiter des sujets variés et m’offre l’opportunité d’être au contact de toutes les populations militaires et civils au travers d’échanges, de formations. La politique RH est un vrai défi où il faut atteindre sans cesse des objectifs fixés dans le recrutement, la formation, l’employabilité et la reconversion. En tant qu’adjoint au RRH, mon rôle est d’avoir une connaissance importante des textes et d’être très pointilleuse dans l’information que je délivre. J’apporte mon expertise et mon soutien aux différents acteurs RH du régiment pour les accompagner dans leur travail. Je réalise aussi une recherche d’information permanente puisque les textes évoluent fréquemment et que nos soldats ont tous des parcours, des besoins et des souhaits de carrières différents. C’est ce qui fait toute la richesse du métier.

« Etre conseiller RH c’est être un soutien pour l’opérationnel »

J’aime le travail bien fait, la discipline et la rigueur que nous impose notre métier de militaire. Je pense que c’est grâce à cette discipline que chacun se responsabilise et que l’on atteint collectivement les objectifs fixés pour remplir nos missions. Etre conseiller RH c’est être un soutien pour l’opérationnel. Nous avons le souci que chaque soldat soit bien formé en temps et en heure pour accomplir sa mission et que tous les dossiers soient bien à jour.

« La politique de gestion des carrières de l’armée de Terre propose des évolutions et des parcours attractifs »

Depuis 2015, avec la remontée en puissance des effectifs de l’armée de Terre, la politique de gestion des carrières a beaucoup évolué afin de proposer à tous des parcours professionnels attractifs dans une logique de fidélisation et de reconnaissance. L’institution permet ainsi de changer de statut, de voir ses responsabilités évoluer, voire même parfois de pouvoir changer de métier ou de spécialité. Un soldat ambitieux qui se donne les moyens pourra donc réaliser un beau parcours et obtenir ce qu’il souhaite s’il est bien guidé.

« Le nouveau plan famille apporte des solutions pour que le soldat trouve un équilibre vie pro / vie perso »

Le métier de soldat n’est pas incompatible avec le désir de construire une vie de famille. Je suis l’heureuse maman de deux enfants de 5 et 7 ans et je parviens à trouver un équilibre entre mon métier et ma vie personnelle. Pour que cet équilibre soit possible, il faut une grande organisation avec son conjoint et il faut que ce dernier ait une bonne connaissance et une bonne compréhension de notre métier. Avec la mise en application du nouveau « plan famille », porté par la ministre des Armées, il existe de plus en plus d’accompagnement et de communication pour aider le militaire et sa famille à trouver cet équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

« La mixité dans l’armée est une force et elle apporte un équilibre »

Je suis également le référent mixité de mon régiment. A ce titre, j’ai deux rôles importants. Ce rôle difficile de guider certains en dehors des clichés « métier d’homme » et « métier de femme ». Tout est une question de culture, d’origine. La vie en collectivité dans une institution à majorité masculine met en confrontation toutes ces différences qu’il faut pouvoir appréhender à chaque niveau de commandement. Le 2ème rôle, parois délicat, consiste à conseiller et à orienter les plus jeunes dans leur vie de militaire et dans la gestion de problèmes liés à la mixité. Afin d’être plus efficace, nous sommes formés notamment par un psychologue pour nous aider à détecter les comportements de victimes et d’agresseurs en matière de harcèlement. Après 22 années de service, je constate que les femmes militaires ont toutes leur place dans l’armée de Terre et qu’elles contribuent comme leur camarades masculins à la défense du pays, avec beaucoup de détermination, de courage et d’audace. La mixité dans l’armée est une force. Elle apporte un équilibre indispensable.

Adjudant-chef Humberto

26 ans de service, Maître de tir - Chef de la cellule tir du 12e régiment de cuirassiers

Arrivée dans l’armée en 1992 comme engagé volontaire sous-officier, j’ai été recruté sur dossier. Au début, rien ne me prédestinait à la cavalerie puisque faisant parti d’un club de parachutisme civil je souhaitais m’engager dans l’infanterie parachutiste, mais la seule place disponible à cette époque était à Saumur. Je suis donc rentré à l’école de cavalerie en septembre 1992 ou j’ai été élève sous-officier pendant un an.

Ma première affectation a été au 2e régiment de chasseurs à Verdun ou je suis resté 10 ans avec 3 projections en Ex-Yougoslavie. Puis en 2003 j’ai été muté au 6-12e régiment de cuirassiers comme adjoint dans un peloton de char Leclerc. Deux ans après, en 2005, mon peloton participe à l’opération Golf aux Émirats-Arabes-Unis en char Leclerc.

De 2006 à 2009 j’ai vécu deux projections en côte d’Ivoire comme Adjoint puis chef de peloton : une première fois en 2006 sur VBL (Véhicule Blindé Léger) et une seconde fois en 2008 sur ERC90. Un de mes objectifs fût atteint lorsqu’en novembre 2009 je suivais le stage de formation des maitres de tir. Détaché pendant 3 ans de 2010 à 2013 au sein de la COFRAS aux Émirats-Arabes-Unis, j’ai occupé le poste d’instructeur sur le char Leclerc avant de pouvoir revenir au sein de la cellule tir du 12e régiment de cuirassiers en 2013.

En 2014, je réalise une nouvelle projection comme maitre de tir au TCHAD ou j’ai participé au déploiement du GTIA DRAGON en République Centrafricaine. Puis je suis officiellement nommé chef de la cellule tir du 12e RC en 2015. Récemment, j’ai encore eu l’occasion de partir en mission au Liban (2016) et au Mali (2018).

« Le tir avec un canon, la puissance de feu, l’odeur de la poudre sont des choses qui ne se décrivent pas mais qui se vivent. »

Je suis passionné par le combat des blindés. Le tir avec un canon, la puissance de feu, l’odeur de la poudre sont des choses qui ne se décrivent pas mais qui se vivent. Pour moi, l’arme blindée cavalerie est un véritable couteau suisse pour les chefs. En fonction des besoins, nous avons des blindés légers, lourds, ou de reconnaissance et nous sommes en mesure d’accomplir un panel impressionnant de missions.

Aujourd’hui, mon métier me permet surtout de transmettre mon expérience aux jeunes. Pouvoir les voir évoluer en manœuvre ou en campagne de tir est une satisfaction pour moi. Je dis toujours à mes équipages que la seule limite du char est l’équipage lui-même. Le char à d’énormes capacités, si les soldats n’ont pas le temps de bien se former et de bien le connaitre c’est eux qui limiteront sa performance. L’aspect formation, notamment en simulation, prend donc tout son sens et apporte une réelle plus-value aux équipages.

« Le char Leclerc est une arme redoutable ! C’est vraiment celui qui emporte la décision »

Le char Leclerc est une arme redoutable ! Lors de son déploiement à l’étranger, il impressionne nos alliés et impose le retour au calme dans des situations difficiles. C’est vraiment celui qui emporte la décision et qui est capable de remplir énormément de missions. Sa puissance mêlée à sa haute performance technologique font du char Leclerc un atout indispensable. Il y a une sensation indescriptible à se retrouver à l’intérieur d’un char Leclerc de près de 57 tonnes lancé à 70 kilomètres heures.

« Les opérations rendent les hommes vrais »

La finalité pour tout soldat est bien la projection en opération extérieure. Et c’est en opération que l’on se découvre soi-même et que l’on découvre les autres. On dit souvent que les opérations rendent les hommes vrais, « l’OPEX est un révélateur de personnalité ». En tant que chef j’ai vécu des moments extraordinaires avec mes soldats et mes chefs et des moments très difficiles ou je me suis sentis très seul. Cela fait partie de la vie du soldat et c’est très enrichissant. Au début de ma carrière, j’avais un dialogue ENVERS mes chefs et aujourd’hui, avec l’expérience il s’agit plutôt d’un dialogue AVEC mes chefs.

Auparavant, jeune Chef de char, le statut de maitre de tir me faisait rêver. Aujourd’hui, j’ai obtenu toutes les qualifications nécessaires et je porte mon insigne tous les jours avec fierté. Bien évidemment ma carrière n’est pas finie et j’aspire pouvoir continuer à évoluer en grade pour réaliser un autre rêve : celui de porter le grade de Major voire même celui de Lieutenant.

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