Au retour des permissions estivales, le 6e escadron de reconnaissance et d’intervention du 12e régiment de cuirassiers s’est rendu en Mayenne, dans les Alpes Mancelles, pour mener à bien sa mission de présence opérationnelle duale, renouant ainsi avec les manœuvres en terrain libre. Si ces dernières font incontestablement le bonheur de l’unité déployée, elles demeurent sensibles par leur pleine exposition aux acteurs extérieurs (média, sécurité du personnel et du matériel sensible…).
Œuvrant très concrètement sur le cycle qui se déroule de la conception à l’atteinte des objectifs qu’il s’est fixé pour son unité, le capitaine commandant vit lors de cette page blanche une exaltante phase d’autonomie. La satisfaction est aussi celle des soldats qui en premier lieu disposent véritablement de temps pour assimiler les instructions et pour les mettre en œuvre directement sur un terrain varié, hors des camps, au contact du réel. Ont ainsi pu se succéder des instructions techniques prenant appui sur les dispositions particulières du terrain, de l’aguerrissement et des exercices à double action dans le cadre d’une préparation opérationnelle métier bienvenue et nécessaire pour tous. Le bonheur est aussi celui de la population qui renoue avec « les manœuvres d’antan » qui animent toujours les discutions de 7 à 77 ans. Moins touchée par l’effet SENTINELLE, la nation rurale aime pourtant son armée : elle se réjouit de la voir évoluer à ses côtés et nos cuirassiers en sont touchés et confortés dans leur vocation.
Si cet exercice en terrain libre est à coup sûr une séquence porteuse professionnellement, appréciée par tous et qui restera un moment fort de l’escadron cette année, il est important d’insister sur la préparation minutieuse de cette page blanche. L’escadron a fait le choix d’une manœuvre rustique, sous tente, en ration, avec un seul point d’eau et sans électricité. La bonne nouvelle est « que l’on y arrive très bien » et que le cuirassier s’en accommode parfaitement, renouant sur le TN avec des pratiques existantes en OPEX. Le choix a également été fait d’éprouver le matériel récent : HK 416, SMB, MASSTECHS que les soldats ont ainsi mis à leur main en phase de combat et d’aguerrissement, faisant ressortir des RETEX pratiques intéressants. Bien entendu enfin, il existe des points de vigilance coutumiers, mais qui prennent une dimension profonde en terrain libre, que sont la sécurité des personnels, le stockage du matériel sensible et l’exposition médiatique directe.
Cette mission de présence opérationnelle duale a également été l’occasion de réaliser un exercice de réversibilité afin de passer d’une phase de préparation opérationnelle métier (POM) à une phase de projection en OPINT ou dans un domaine de l’organisation territoriale interarmées de défense (OTIAD). Intéressant à plusieurs égards, cet exercice particulier a permis de clarifier les attendus de ce type d’alerte et ainsi de s’inscrire dans l’esprit de réactivité souhaité. En phase initiale, elle a également été l’occasion de « symbloter » la manœuvre du soutien SCA avec la réalité d’un déploiement réel sur le terrain.
En résumé : la préparation dense et minutieuse d’un exercice protéiforme, l’enjeu important de la sécurité personnelle et matérielle, pour une phase de terrain exaltante, constructive et nécessaire, s’inscrivant parfaitement dans le cycle d’entrainement métier de l’unité de reconnaissance et d’intervention que je commande.
Capitaine Guillaume
Commandant le 6e escadron
