Adjudant-chef Humberto

26 ans de service, Maître de tir - Chef de la cellule tir du 12e régiment de cuirassiers

Arrivée dans l’armée en 1992 comme engagé volontaire sous-officier, j’ai été recruté sur dossier. Au début, rien ne me prédestinait à la cavalerie puisque faisant parti d’un club de parachutisme civil je souhaitais m’engager dans l’infanterie parachutiste, mais la seule place disponible à cette époque était à Saumur. Je suis donc rentré à l’école de cavalerie en septembre 1992 ou j’ai été élève sous-officier pendant un an.

Ma première affectation a été au 2e régiment de chasseurs à Verdun ou je suis resté 10 ans avec 3 projections en Ex-Yougoslavie. Puis en 2003 j’ai été muté au 6-12e régiment de cuirassiers comme adjoint dans un peloton de char Leclerc. Deux ans après, en 2005, mon peloton participe à l’opération Golf aux Émirats-Arabes-Unis en char Leclerc.

De 2006 à 2009 j’ai vécu deux projections en côte d’Ivoire comme Adjoint puis chef de peloton : une première fois en 2006 sur VBL (Véhicule Blindé Léger) et une seconde fois en 2008 sur ERC90. Un de mes objectifs fût atteint lorsqu’en novembre 2009 je suivais le stage de formation des maitres de tir. Détaché pendant 3 ans de 2010 à 2013 au sein de la COFRAS aux Émirats-Arabes-Unis, j’ai occupé le poste d’instructeur sur le char Leclerc avant de pouvoir revenir au sein de la cellule tir du 12e régiment de cuirassiers en 2013.

En 2014, je réalise une nouvelle projection comme maitre de tir au TCHAD ou j’ai participé au déploiement du GTIA DRAGON en République Centrafricaine. Puis je suis officiellement nommé chef de la cellule tir du 12e RC en 2015. Récemment, j’ai encore eu l’occasion de partir en mission au Liban (2016) et au Mali (2018).

« Le tir avec un canon, la puissance de feu, l’odeur de la poudre sont des choses qui ne se décrivent pas mais qui se vivent. »

Je suis passionné par le combat des blindés. Le tir avec un canon, la puissance de feu, l’odeur de la poudre sont des choses qui ne se décrivent pas mais qui se vivent. Pour moi, l’arme blindée cavalerie est un véritable couteau suisse pour les chefs. En fonction des besoins, nous avons des blindés légers, lourds, ou de reconnaissance et nous sommes en mesure d’accomplir un panel impressionnant de missions.

Aujourd’hui, mon métier me permet surtout de transmettre mon expérience aux jeunes. Pouvoir les voir évoluer en manœuvre ou en campagne de tir est une satisfaction pour moi. Je dis toujours à mes équipages que la seule limite du char est l’équipage lui-même. Le char à d’énormes capacités, si les soldats n’ont pas le temps de bien se former et de bien le connaitre c’est eux qui limiteront sa performance. L’aspect formation, notamment en simulation, prend donc tout son sens et apporte une réelle plus-value aux équipages.

« Le char Leclerc est une arme redoutable ! C’est vraiment celui qui emporte la décision »

Le char Leclerc est une arme redoutable ! Lors de son déploiement à l’étranger, il impressionne nos alliés et impose le retour au calme dans des situations difficiles. C’est vraiment celui qui emporte la décision et qui est capable de remplir énormément de missions. Sa puissance mêlée à sa haute performance technologique font du char Leclerc un atout indispensable. Il y a une sensation indescriptible à se retrouver à l’intérieur d’un char Leclerc de près de 57 tonnes lancé à 70 kilomètres heures.

« Les opérations rendent les hommes vrais »

La finalité pour tout soldat est bien la projection en opération extérieure. Et c’est en opération que l’on se découvre soi-même et que l’on découvre les autres. On dit souvent que les opérations rendent les hommes vrais, « l’OPEX est un révélateur de personnalité ». En tant que chef j’ai vécu des moments extraordinaires avec mes soldats et mes chefs et des moments très difficiles ou je me suis sentis très seul. Cela fait partie de la vie du soldat et c’est très enrichissant. Au début de ma carrière, j’avais un dialogue ENVERS mes chefs et aujourd’hui, avec l’expérience il s’agit plutôt d’un dialogue AVEC mes chefs.

Auparavant, jeune Chef de char, le statut de maitre de tir me faisait rêver. Aujourd’hui, j’ai obtenu toutes les qualifications nécessaires et je porte mon insigne tous les jours avec fierté. Bien évidemment ma carrière n’est pas finie et j’aspire pouvoir continuer à évoluer en grade pour réaliser un autre rêve : celui de porter le grade de Major voire même celui de Lieutenant.

En naviguant sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies, ce qui nous permet de vous proposer des contenus adaptés à vos centres d'intérêts.